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SESSION 1: Le modèle européen de préhistoire et la construction d’une préhistoire tropicale et subtropicale

La préhistoire se construit au milieu du XIXe siècle selon un modèle européen, inspiré pour l’essentiel par les découvertes faites en France. La classification des industries paléolithiques définie au cours des années 1860 par Gabriel de Mortillet va être jusqu’au début du XXe siècle, à de rares exceptions près, un modèle de recherche et d’interprétation considéré comme valable pour tous les pays. Concepts, vocabulaire, mais aussi collections et gisements européens deviennent autant de référents indépassables, quels que soient les terrains.

La connaissance des temps antéhistoriques se développe concomitamment à l’expansion des empires coloniaux. Elle se doit de prendre en compte une autre forme d’altérité, celle-ci actuelle et incarnée par le « sauvage », devenu objet d’étude pour les sciences de l’Homme émergentes. Les études préhistoriques européennes vont alors alimenter leurs travaux d’un recours systématique aux données du comparatisme ethnographique pour construire des interprétations des données culturelles recueillies dans les sites européens (industries lithiques, art mobilier puis art pariétal).

Toutefois, en complément de cette question du comparatisme, de nombreux points restent encore à éclaircir sur la relation entre la préhistoire européenne et la préhistoire exotique, spécialement dans les zones tropicales et subtropicales. Il s’agit, entre autres, de comprendre les dynamiques qui animent les interactions entre ces deux horizons de la préhistoire, leurs accommodements réciproques (théoriques, méthodologiques), les spécificités des cadres d’exercice.

Dans cette perspective, les questions abordées au cours de cette session du premier colloque PrehisTropic pourront être diverses, dans la mesure où elle s’emploiera à poser les jalons liminaires d’une réflexion plus globale. Elles pourront concerner toutes les zones tropicales et subtropicales. Les limites temporelles envisagées (XIXe-XXe siècle) pour cette session sont celles constituées par les prémices d’une préhistoire exotique, d’une part, et la construction de modèles intellectuels et institutionnels autochtones, d‘autre part.

Il pourra s’agir, par exemple, d’étudier s’il existe une préhistoire conditionnée par le contexte colonial, les modes d’émergence et de développement d’une préhistoire exotique (chercheurs, collecte des données, collections, institutions, etc.), les conditions de possibilité d’évolution du canon initial théorique vers une pluralité de modèles (temps et formes d’émancipation du modèle européen, autonomisation des préhistoires locales, pluralité de programmes et de cadres d’exercice, etc.).

PROGRAMME DE LA SESSION 1 

 

SESSION 2: Trajectoires techniques et comportementales en zone tropicale et subtropicale

L’approche des techniques en préhistoire s’est constituée historiquement à partir des contextes de régions tempérées pour ainsi dire euro-méditerranéennes. Même si le modèle de la séquence technique européenne n’est plus aussi prégnant dans son prétendu universalisme qu’il l’a été, l’étude des régions tropicales se fait encore souvent, en arrière-fond, sous le prisme de ce cadre. Pourtant, passées quelques considérations extrêmement générales et quelques truismes (la pierre taillée est certes antérieure à la pierre polie et à la céramique), les basses latitudes dominées par des environnements extrêmes et différents – des forêts tropicales aux milieux désertiques –, attestent de mondes riches en trajectoires techniques et comportementales propres souvent inattendues et inclassables. Ce faisant, les latitudes tropicales imposent une autre pratique de l’archéologie préhistorique avec une approche délaissant les catégories et les successions classiquement convenues comme les jalons chronologiques de la pierre taillée occidentale. Cela nécessite aussi un renouveau méthodologique adapté à des réalités de terrain souvent hostiles qui sont parfois un défi pour les chercheurs. Cette session sera l’occasion de mettre en lumière l’originalité et la diversité des comportements techniques et humains dans les zones tropicales et subtropicales. Nous examinerons et confronterons ces comportements particuliers à travers une perspective transversale interrégionale parcourant l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Amérique du Sud et l’Asie-Pacifique. Enfin, nous serons amenés à penser aux implications conceptuelles de ces spécificités dans le cadre de la compréhension de l’histoire des techniques et des coévolutions entre les hominines, leurs techniques et les environnements qu’ils occupaient.

PROGRAMME DE LA SESSION 2

 

SESSION 3: Peopling the tropics: islands, forests and mangroves

This session aims at gathering archaeologists, biologists and social anthropologists to question paradigms linked to the prehistoric peopling of the tropics. The tropics are a hotspot for biodiversity which is directly linked to the multiplicity of the barriers favouring allopatric speciation in animals and plants. Forested environments, either they are tropical rainforests or mangrove forests, coastal areas and by extension seas and oceans or in the opposite hyperarid places are oftentimes considered as impassable barriers for premodern humans while they would have been, on the contrary, a source for cultural innovations for Homo sapiens. Nevertheless, several old and new discoveries in Prehistory are questioning this clear-cut dichotomy. 

PROGRAMME DE LA SESSION 3

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